Au bord du Rhône, entre Arles et Saint-Rémy de Provence, Vallabrègues est un joli village provençal dont l’histoire est intimement liée à l’art de la vannerie. A Vallabrègues on tressait l’osier et le rotin dans toutes les maisons. Le village était d’ailleurs connu comme la capitale française de la vannerie. On ne comptait pas moins de 450 vanniers dans le village au début du XIXe siècle. Avec l’arrivée du plastique, la vannerie a peu à peu disparu de notre quotidien. Aujourd’hui, un dernier vannier perpétue encore ce précieux savoir-faire et des designers remettent la vannerie au goût du jour.
Vallabrègues, le village vannier
Vallabrègues a souvent connu les caprices du fleuve Rhône, se trouvant tantôt en rive droite tantôt en rive gauche. Grâce au Rhône et aux inondations, Vallabrègues possède des terres fertiles, idéales pour la culture de l’osier. Au XIXe siècle, on exportait dans toute la France les créations en vannerie du village. Aujourd’hui, bien que les usages aient profondément changés, la tradition de la vannerie reste encore visible à Vallabrègues. Le Musée de la Vannerie raconte l’histoire du village et de son savoir-faire. La Fête de la Vannerie est un événement incontournable de l’été.
Quelle est la matière première du vannier ?
L’osier est la ressource essentielle de la vannerie. Souple et résistant, il est idéal pour le tressage. Les sols humides des rives du Rhône sont propices à la culture de l’osier, celle-ci s’appelle l’osiériculture. On récolte l’osier en hiver, aucun traitement n’est nécessaire. Le vannier peut utiliser l’osier brut. Il le laisse sécher naturellement. Il se conserve dans un endroit sec et frais.
On peut également travailler l’osier blanc. Pour le fabriquer, il faut plonger les bottes dans l’eau jusqu’à ce qu’elles montent en sève. On enlève ensuite l’écorce et on le sèche à l’air libre.
Les vanniers de Vallabrègues utilisaient et récoltaient également la canne autour du village. La canne de Provence pousse sur les canniers en bordure des champs ou des routes. On coupe la canne de Provence en hiver. On la racle en plein air. Puis, on la fend en quatre branches.
La banaste, la pièce emblématique de Vallabrègues
Au XVe siècle, la réputation de Vallabrègues est déjà d’actualité. Ici, on fabrique des banastes, et le vannier était appelé banastié. La banaste est l’emballage qu’utilisaient encore, il y a quelques dizaines d’années, les agriculteurs pour expédier les cerises. Les terres fertiles de Vallabrègues favorisaient la culture des cerises. Cela a conduit à la production de banastes pour leur transport. Il fallait une botte d’osier pour fabriquer 3 paires de banastes de 24 pouces.
Le dernier vannier du village
Daniel exerce ce métier d’art avec passion. Originaire de l’Isère, Daniel Benibghi s’est tout naturellement installé à Vallabrègues. Vous pouvez pousser la porte de son atelier, il vous expliquera comment il travaille l’osier. Il a planté ses oseraies près du village. Il réalise lui-même toutes les étapes, de l’osier au panier.
Aujourd'hui me revient le privilège de perpétuer la tradition alliant passé et modernité.
Une autre vision de la Vannerie
Longtemps délaissée, la vannerie revient à la mode. Des créateurs comme l’Atelier Vime la remettent au goût du jour. Avec sa collection Atelier Vime Editions, il fait appel aux vanniers locaux et nationaux. Leurs pièces sont raffinées, modernes et poétiques.
La fête de la Vannerie : un voyage dans le temps
Où dormir à Vallabrègues ?
Séjour Insolite sur le Rhône – Péniche Black Bee Boating
